mardi 19 juin 2007

Petite tentative pour établir des critères prédictifs

Texte par Eric

Un petit sommaire des quelques pistes qui semblent s’ouvrir pour le développement de critères parapsychologiques pour l’étude des vagues d’OVNI.

1. Climat d’inquiétude, ou d’excitation, lié à la sécurité nationale. Ce climat est collectif, mais semble se limiter à ceux qui sont proches des affaires de l’État (politiciens, militaires, fonctionnaires, leaders d’opinion journalistique et universitaire, etc.). Ce climat semble accumuler peu à peu un stress collectif grandissant. Du point de vue du modèle de Lucadou, ce collectif fait partie des “personnes centrales”.

2. Intérêt pour la chose aérienne chez certaines “personnes centrales”. Cet intérêt peut être lié à l’aéronautique, mais aussi à la place générale de l’aviation dans une société. La localisation géographique de ce groupe plus restreint de personnes centrales semble avoir un impact sur la localisation première d’une vague. Du point de vue de Lucadou, cela ferait partie de l’endosystème.

3. Une crise ponctuelle et sérieuse qui a un impact sur le collectif qui vit le climat d’inquiétude, mais qui n’était pas prévue. Ici, j’emprunte à la théorie de l’appel à l’aide de l’inconscient (collectif, dans le cas des vagues d’OVNI).

Ces quelques critères, qui demeurent à être mieux développé, suffisent cependant pour proposer un énoncé prédictif.

Les conditions 1 et 2 sont réunies pour avoir une vague d’OVNI. Travaillant dans les milieux de la défense et de l’analyse stratégique, je peux attester qu’il y a une inquiétude grandissante au sein du collectif politico-militaire américain envers un conflit avec l’Iran. Les ambitions nucléaires de l’Iran sont clairement perçues comme non-pacifiques, et que la diplomatie échouera. Les plans tournent autour de vastes attaques aériennes, impliquant possiblement l’utilisation d’armes nucléaires tactiques. Les impacts à long terme d’une telle attaque seront probablement énormes, et très négatifs, incluant un engagement très accru de l’Iran dans le terrorisme international, et une crise pétrolière. Ces impacts sont perçus comme un moindre mal par rapport à un Iran doté de l’arme nucléaire. Dans un cas comme dans l’autre, l’avenir apparait sombre à ce collectif.

Les localisations me semblent être limitées à deux régions où il y a une forte concentration du collectif, soient la ville de Washington et la Virgine (où est situé le Pentagone, entre autres), ou la Floride où est situé CENTCOM qui fait la planification militaire pour le Moyen-Orient.

Il ne manque plus que la condition 3, un évènement imprévu qui « donne un coup », sans être nécessairement lié directement au contenu du climat d’inquiétude. Par exemple, si le président Bush subit soudainement un grave accident et la possibilité que le vice-président Cheney, un « faucon », devienne président soit perçue comme très plausible.

Bon voilà. Au moins il y aura une trace écrite, si jamais mon proto-modèle s’avère juste...

3 commentaires:

R.E. a dit…

Bonjour,

bel effort pour établir des critères prédictifs. Cela ressemble finalement plus à la mise en place d'éléments narratifs, d'une structure où se raconte l'histoire d'une OVNI. Je ne souhaite pas paraître trop critique, mais est-on sûr de pouvoir vérifier les critères 2 et 3 dans chaque cas d'OVNI ? L'intérêt pour la chose aérienne est similaire à l'intérêt pour la science-fiction : il est porté par la culture, mais n'est pas forcément retrouvé chez les personnes qui voient des OVNIs (or tu parles ici d'endosystème). Il est très intéressant de faire intervenir la notion de crise (politique) dont l'écho publique passera également par les OVNIs. Cela fonctionne-t-il seulement pour les OVNIs qui vont être médiatisées, comme la vague belge ? Il me semble qui le social prédétermine l'apparition d'un OVNI, c'est forcément que l'OVNI trimballera un message social, afin que la boucle soit bouclée. Mais de nombreux cas d'OVNIs me sembleront difficiles à relier à une crise particulière.

Comme critère prédictif, je propose : il n'y aura pas d'apparition d'OVNI pour un ufologue. Dit comme ça, je peux très bien être réfuté dans la seconde. C'est néanmoins quelque chose que l'on constate pour les parapsychologues qui courent derrière les poltergeists. Leur intérêt et leur compétence pour l'observation d'un phénomène psi a un effet sur la préparation du système qui, si on considère avec Lucadou qu'il s'agit d'un système non-classique, aura un effet sur ce qu'on pourra mesurer. Le parapsychologue, en tant qu'observateur critique, va faire s'effondrer la nouveauté du phénomène psi. C'est un critère prédictif car il propose une relation entre des conditions initiales (préparation du système) et des conditions finales (mesures possibles). Qu'en pensez-vous ?

Enfin, je signale la création d'un nouveau blog : http://metapsychique.blogspot.com

Stéphan Keel et Eric Vallée a dit…

Bonjour,

Merci pour les commentaires. J'étais en dehors du pays pour le travail, je n'ai donc pas pu répondre plus tôt. Les critères que je propose ne valent que pour les vagues d'ovnis. Car les critères impliquent une notion d'angoisse collective, qui s'exprime d'une manière collective. De plus, ces critères sont utiles pour le cas américain seulement, mais pas nécessairement ailleurs. (Observation que Viéroudy a faite dès 1977). Les véritables critères doivent être plus génériques.

Je suis bien d'accord pour dire que l'ufologue influence le phénomène, mais s'il faut croire Viéroudy, un ufologue non-HET peut créer des apparitions ovniesques. Pour ce qui est des vagues d'ovnis, je pense que comme dans tout phénomène social, s'il y a un discours connu sur un objet social, alors cet objet social s'en trouve dès lors transformé. Dans le cas du psi, le discours n'a pas besoin d'être connu pour avoir un effet. Encore une fois il faut modifier les critères vers une description de plus en plus générique (p. ex. remplacer OVNI par paranormal, crise par évènement social ayant un impact, etc.). Ainsi, mes critères ne sont valables que pour une "expérience" culturellement située (USA) à la fois, ne sachant jamais quand ce sera la dernière fois où les critères s'appliquent.
Je vais voir le blog, et je commente.

R.E. a dit…

Bonjour,

c'est mieux effectivement si tu précises que ta population est seulement les "vagues américaines" avant de pouvoir généraliser. Maintenant, il faudrait évaluer le nombre de vagues américaines répértoriés, et appliquer tes critères prédictifs aux vagues que tu n'as pas encore étudié. C'est ainsi qu'on pourra vérifier tes conceptions.

Merci pour ta visite sur mon blog. J'attends les références de la controverse dont tu parles.

A plus