dimanche 6 mai 2007

LA PLUS GRANDE ESCROQUERIE SCIENTIFIQUE DE L'HISTOIRE

Introduction par Eric

Il me fait le plus grand plaisir d'afficher sur notre blog un texte de François Favre, avec sa permission, pour stimuler le débat sur le sens à donner à l'explication scientifique. Merci à un collègue de l'IMI pour avoir crée cette opportunité.


LA PLUS GRANDE ESCROQUERIE SCIENTIFIQUE DE L'HISTOIRE

Par François Favre


Titre racoleur, peut-être. Mais j'entends montrer brièvement, sans forcer les faits, que le domaine concerné est universel et que tous les chercheurs pratiquent ou défendent cette escroquerie. Rappelons-nous d'abord qu'il n'existe aucun domaine dont la science ne puisse en principe décrire le déterminisme. Le propre de la raison est de croire le monde intelligible ; car s'il ne l'était pas, nous ne pourrions y persister.

1. Passons maintenant en revue les différentes sciences avant de nommer le domaine litigieux :

Les sciences sociales. Ces disciplines parviennent à décrire à peu près le fonctionnement actuel des sociétés, mais pas du tout à prédire leur complexification. Or elles y prétendent. Et cette ambition est chimérique puisqu'il leur faudrait d'emblée l'omniscience ;
La psychologie humaine. Une même cause, un même ensemble de causes n'engendre pas les mêmes effets. Un individu peut développer une schizophrénie alors que son jumeau homozygote, élevé dans les mêmes conditions, y échappe ;
La biologie. Les chercheurs prétendent que la transformation des espèces est réductible à une combinaison de hasard et de causalité. Que le hasard fasse parfois bien les choses, c'est l'évidence. Qu'il le fasse systématiquement ne tient pas debout. Le hasard, en général, dégrade. Il est aveugle par définition ;
La physique. La théorie du Big Bang (du "Gros Boum") postule que l'évolution du monde serait entièrement prévisible si l'on en connaissait toutes les conditions initiales. Et pour savoir s'il se rétracterait ou continuerait à l'infini son expansion, les cosmologistes prétendaient – il y a quinze ans encore – qu'il suffirait de déterminer son taux exact de décélération. Or l'univers de fait accélère, aspiré par des conditions terminales majeures dont les physiciens n'ont pas la moindre idée.

2. C'est donc l'histoire au sens large qui n'existe pas en tant que science. L'escroquerie, entretenue par les scientifiques eux-mêmes, consiste à accréditer l'idée que l'Histoire serait réductible au principe de causalité. Les épistémologues, qui confondent volontiers raison et déduction, partagent leur avis. Tout au plus signaleront-ils que l'indétermination en cosmologie n'a rien à voir avec celle des psychologues. Si pourtant l'avenir individuel n'est pas prédictible, c'est bien parce que le propre de la pensée est d'être libre et celui de la vie de créer. Le monde est donc lui-même imprévisible, même pour un démiurge omniscient, voire Dieu en personne. Le temps n'est pas réductible à l'espace. Et ne l'a d'ailleurs jamais été : pour que la vie apparaisse, il fallait que la matière soit dès ses débuts capable d'autodétermination.
Le problème est donc de décrire le déterminisme propre à la création, qui suppose à la fois inversion temporelle (une finalité propre : le résultat détermine des moyens antérieurs), espace irréversible (un imaginaire propre, composé de tendances) et circularité de l'espace-temps (chaque création doit être vérifiée et ne peut l'être qu'a posteriori, en "rétrodiction").

3. On pourrait penser qu'il existe au moins une discipline qui traite correctement de ce problème. Je veux parler de la parapsychologie, censée en effet étudier physiquement des événements intentionnels (dits "psi" ou, à tort, "paranormaux") qui échappent à toute prévision rationnelle. Aucun parapsychologue cependant ne relie créativité, psi et histoire. Pour tous ces chercheurs, il existe diverses facultés psi qu'on devrait parvenir à mécaniser. Ce qui est absurde : si une seule de ces facultés était mécanisable, l'existence d'autrui deviendrait impossible et, du coup, ma propre existence. C'est précisément l'objection de principe que tous les rationalistes font intuitivement à la parapsychologie et, par déduction abusive, au psi. Le fait n'en subsiste pas moins que tout événement intentionnel contredit par définition le principe de causalité aveugle et donc les lois (toutes) qui y sont associées. Que certains de ces événements soient courants et d'autres pas ne change rien à l'affaire. Le psi n'est qu'une forme de créativité parmi d'autres. On peut contester l'existence de cette forme, mais pas de toutes. Personne ne se passe de l'histoire, à commencer par la sienne.

Conclusion : Aucun scientifique ne veut d'une science de la créativité, qui relativiserait le principe de causalité aveugle. Mais sans créativité, il n'y aurait pas d'existence, pas de pensée ni de monde. Tous les historiens à prétention scientifique, du cosmologiste au psychiatre, se contentent de faire frauduleusement de la prédiction a posteriori, escamotant à la fois leur propre finalité et celle d'autrui. Comme si la logique seule régentait le monde, comme si la connaissance était nécessaire pour agir et suffisante pour aboutir, comme si le sens était anonyme. Or le seul résultat à quoi parvient globalement la techno-science est de détruire la planète et l'Homme. Ce qui était parfaitement prévisible : pour créer du sens propre, pour faire durablement le Bien, il faut évidemment leur donner la priorité.

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